Le Ciel rouge par Naldra

Je regardais "Jojo's Bizarre Adventure", je prenais du plaisir à suivre la partie avec Jolyne, mais je l'ai abandonnée pour aller voir "Le Ciel Rouge" au cinéma.

Je suis allé voir ce film parce qu'il a remporté le grand prix du jury à la Biennale de Berlin de 2023, ce qui m'a fait penser qu'il devait être solide, donc pas vraiment un petit film. En plus, l’affiche du film m'avait attiré parce que je la trouve assez belle. C’est un type de photographie que permet surtout les appareils argentiques avec ici un effet de lumière rouge qui évoque un été chaud. Après avoir visionné le film, j'ai compris le lien avec l'affiche, je vous laisserais le découvrir si vraiment vous voulez le voir. Personnellement, j'apprécie les films estivaux il me rappellent mes vacances, avec cette ambiance de légèreté, de chaleur, la mer, les plages, les déjeuners en plein air, l’alcool et la lumière en journée et au crépuscule. Le directeur de la photographie a je pense uilisé un filtre polarisant parce qu’on a une image assez sombre comme si on était en permanance en début de soirée, avec cet effet très constraté, qui est un peu raté d’ailleurs. Je vous renvoie à un film d’éte avec une meilleur photographie : L’inconnu du lac de Guiraudie, d’ailleurs Claire Mathon a gagné le César de la meilleur photographie avec ce film et c’est totalement mérité. Malheureusement, « Le ciel rouge » ne correspond pas du tout à mes attentes, l'affiche nous promettait des jeunes qui profitent de la chaleur de l’été, mais au lieu de cela, on est enfermé avec un protagoniste qui fait la gueule en permanence, je peux vous dire ça m’a vraiment agacé. Puis ce personnage ne connaît pas beaucoup d'évolution, voire aucune, ce qui aurait pu être acceptable mais le réalisateur a le défaut de tout expliquer à travers les dialogues, ce qui a donné une lourdeur excessive à l’ensemble.

Pour vous faire un rapide résumé, l’histoire se déroule dans une maison de vacances en bordure de mer appartenant à la mère de l'un des protagonistes. On a cinq personnages avec Léon, le héros du film et qui est écrivain, son ami Félix, possible futur étudiant aux beaux-arts et aussi fils de la propriétaire, Nadia, une jeune femme invitée par la mère, que Léon maltraite à peu près pendant tout le flim parce qu’il est amoureux d’elle. Devid, un sauveteur rencontré sur la plage et enfin Helmut l'éditeur de Léon.

Dans l'ensemble, je regrette d'avoir suivie l'histoire d'un personnage profondément odieux, en l'occurrence, Léon, qui, il faut le dire, manque cruellement de crédibilité mais je vais approfondir cette idée. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi antipathique. Durant tout le film, il apparaît comme un gros gamin capricieux. J'ai appris que le réalisateur souhaitait explorer la notion de masculinité toxique, le problème est qu'il a créé un personnage qui se comporte comme un type frustré et mysogine jusqu’à la caricature, ce qui est en décalage avec l'image d'un individu ayant des amis et jouissant d'un certain statut social, notamment en tant qu'écrivain. Il est juste insupportable, ce que le réalisateur essaie de justifier par l’argument que Léon serait désespéré que le livre qu’il est en train d’écrire soit mauvais ce qu’il n’admet pas et aussi par sa frustration avec les femmes, ici incarné par Nadia. Ses amis sont contraints de subir son mauvais caractère, son refus de s’ouvrir aux autres, à sortir, à se baigner, ainsi que son mépris envers toutes les personnes qu'il croise, y compris ses propres amis. Le véritable problème se situe dans cette fiction imposée par le réalisateur, aucune personne ne pourrait supporter un tel type et pourtant, ses amis continuent de lui parler. Le pire est que le personnage n'a rien pour lui, il n'est même pas particulièrement séduisant, ni brillant. Le réalisateur, à travers sa mise en scène, tente de nous faire croire en l'existence d'une attirance entre Nadia et le personnage principal, mais c'est tellement artificiel que je n'y croit pas une seule seconde. Le personnage est tellement égocentrisme et égoïste, ce qui rend inimaginable qu'une femme puisse tomber éperdument amoureuse de lui de façon spontanée. On est vraiment dans le pure délire du réalisateur.

Quant aux autres personnages ils sont en retrait et n’ont pas de réellement incarnation, l'ami de Léon est homosexuel, et le personnage qu'ils rencontrent, Devid, est bisexuel et c’est peut prêt tout le développement de ces personnages. L'ami de Léon se prépare à entrer aux Beaux-Arts avec un projet photographique. Cette idée aurait pu être intégrée de manière à nous faire découvrir les vacances sous un angle différent, celle du photographe. J'aurais apprécié voir comment il perçoit les autres personnages, y compris Léon. Mais cette idée n’est pas exploitée. Les photographies de Felix ne servent qu'à créer un contraste entre le mépris de Léon envers le travail de son ami et l'intérêt qu’y portent son éditeur et Nadia.

Les feux de forêt n'ont pas tout de suite retenu mon attention, étant donné que je vis dans une région où les incendies en été sont courants, mais il semble que ce soit moins fréquent en Allemagne. Ce choix scénaristique est utilisé de manière plutôt grossière pour aborder la question du réchauffement climatique, sans grande subtilité, même s'il offre tout de même quelques belles images.

Je ne vais pas dévoiler d’autres éléments de l'intrigue et je ne recommande pas ce film. Il ne se distingue pas particulièrement par sa finesse, et les thèmes abordés sont traités de manière superficielle. Tout ce que je peux dire, c'est que l'histoire se conclut de façon tragique pour certains personnages, un choix narratif que j'ai trouvé assez paresseux. Il semble servir uniquement à renforcer la caricature du caractère autocentré de Léon. Bref tout ça pour vous dire que ce film manque de subtilité.