Alors que le monde de la SF retient son souffle dans l’attente fiévreuse de la sortie de Valérian, je me suis replongé dans un vieux souvenir, le temps d’un soir et vingt après, à la poursuite du Cinquième élément. Je rentrais d’Afrique, élément dont vous n’avez rien à faire, mais qui reste pour moi très présent : je n’avais pas été au cinéma depuis deux ans. Vous imaginez ma hâte ! J’étais sorti de la salle ravi.
Luc Besson aura donc réalisé un bon film, on peut lui accorder celui-là. Les tribulations de Korben Dallas n’ont rien perdu de leur efficacité. Bruce Willis a rarement été aussi drôle. Voire jamais, au moins depuis Clair de lune, ce qui ne nous rajeunit pas.
Une histoire à deux sous, manichéenne et à l’eau de rose, une ravissante et naïve Milla Jovovich, un environnement gentiment cyberpunk, des tenues extravagantes, des méchants grimaciers : l’infâme Zorg et les improbables Mangalores, mercenaires à têtes de chiens métamorphes ! Pourtant, cela fonctionne encore bien, le montage est plaisant, l’humour tient la route, les répliques fusent, les décors ont bien vieilli, merci Moebius et Mézières. Besson tient sa Grande œuvre, l’alliage alchimique rare car instable entre la parodie et l’hommage au space opéra.