J'ai essayé, dans un premier temps, de comparer ce film à Snowden.
Il faut dire que le chemin pris était le même, durant la première heure.
On suit l'histoire d'un grand homme qui a beaucoup fait pour la Vérité, avec une bonne mise en scène, des révélations surprenantes et, bien sûr, le jeu de Sherlock là dedans.
Mais c'était moins bien que Snowden, donc je commençais à m'ennuyer. Snowden est un film qui t'informe clairement, purement et simplement, sur la vérité de la surveillance directe de nos vies - bien sûr, américanisé et dans un film, mais ça donne à réfléchir, là où la premier moitié du Cinquième Pouvoir n'atteint pas ce niveau.
Puis on entre dans la deuxième heure, et clairement, dans un tout autre délire.
Fini, le récit, désormais, on réfléchit. Le film donne clairement à réfléchir sur plusieurs problématiques très profondes. Enjeux éthiques de la divulgation d'informations. Part d'ombre des hommes et même des plus grands héros. Une fin froide, glaçante, qui nous fait nous demander : où est la Vérité ?
L'histoire d'Assange est ainsi. Complexe, très complexe. Il y a les idéaux, il y a la réalité du combat, et il y a les intérêts de chacun. Là où Snowden conte à la perfection l'histoire de son lanceur d'alerte, Le Cinquième Pouvoir nous fait douter et réfléchir sur Assange.
Pas de manière diffamatoire (quoique, parfois, le ton du film est un peu acerbe). De manière très intelligente et intéressante, ça va me donner beaucoup de grain à moudre cette histoire.
Conclusion : un peu caricatural, carrément satirique parfois. Mais ça interroge sur la part d'ombre de tout ça. J'aurais aimé une plus grande remise en question de la prétendue objectivité du film, mais ça reste une présentation de point de vue fascinante et intelligente.