Le Cinquième Pouvoir par Roland Comte
Inspiré de la vie de Julian Assange, qui divulgua des documents classés "secret défense" sur son site internet Wikileaks, Le Cinquième pouvoir est réalisé par Bill Condon (Twilight chapitre 5).
C’est Benedict Cumberbatch (surtout connu pour incarner Sherlock Holmes dans la série télévisée britannique Sherlock), qui joue le rôle de Julian Assange. Mais le film se place du point de vue de son ex-plus proche collaborateur et porte-parole, Daniel Domscheit-Berg, qui sera incarné par l'acteur Daniel Brühl.
Le film, s'il rend justice à Wikileaks est loin d'être tendre avec Julian Assange lui-même, présenté comme un personnage ambigu et égocentrique, ce qui explique que ce dernier ait tout fait pour en empêcher le tournage.
Mon opinion sur ce film
Tout en sachant cela sur le film, mais ayant moi-même suivi l’affaire Wikileaks d’assez près et maintenant l’affaire Snowden qui en est une sorte de prolongation, je l’attendais avec beaucoup d’intérêt.
Généralement, je n'aime pas trop Benedict Cumberbatch et je n’ai pas du tout accroché avec la série Sherlock ni avec ses apparitions dans Dr. Who. Par contre, Daniel Brühl, étant un acteur que j'adore depuis Ladies in Lavender, je m'étais promis d'aller voir le film dès sa sortie mais j'ai eu beau attendre, comme il n'a pas été programmé dans ma ville, je me suis rabattu, comme pour d'autres, sur le DVD.
Je dois reconnaître que Benedict Cumberbatch s'est glissé avec un troublant mimétisme dans la peau de Julian Assange mais, à bien y réfléchir, on se demande s’il s’agit d’une interprétation du créateur de Wikileaks, ou le contraire. Je m’explique, Benedict Cumberbatch « fait » du Julian Assange comme il a « fait » du Sherlock Holmes. En effet, on retrouve dans cette interprétation tout ce que je n’ai pas aimé dans la série anglaise où on a le même parti pris de faire du personnage qu'on interprète quelqu'un de particulièrement antipathique. J'aurais de beaucoup préféré une interprétation plus neutre, se bornant à présenter les faits, sans systématiquement vouloir faire de Julian Assange le monstre d'égoïsme méprisant qu'il n'est peut être pas. Quant à Daniel Brühl, il incarne ici bien le second, fasciné dans un premier temps par le charisme de son maître puis finissant par le détester et presque le trahir par dépit d'avoir été rejeté. Son interprétation, comme à l'habitude, est tout en discrétion et en retenue.
Quant au film lui-même, il ne m'a pas plu : je l'ai trouvé brouillon, difficile à suivre et relativement obscur même pour quelqu’un qui, comme moi, connaît assez bien l’affaire Wikileaks.
En conclusion, un film semi-raté, mal foutu et qui laisse une impression de partialité.