Cette production tardive de la Hammer porte les marques de son époque: quelques nichons dévoilés, le vampire Mitterhaus pourvu d'une coupe atroce ! Il y a certes des faiblesses: une intrigue prévisible, des effets spéciaux moyens, des personnages peu consistants. Mais on retrouve quand même la noirceur et la cruauté des productions Hammer: dès le début, une fillette angélique est livrée en pâture au vampire par une complice humaine dans une séquence qui met vraiment mal à l'aise ! Car les vampires, qui n'ont décidément aucun savoir-vivre, s'en prennent aussi aux enfants dans ce film où l'on a droit à la reconstitution “classique” du village d'Europe de l'Est du XIX° siècle, avec charrettes et toques de fourrure, et où le sous-texte très sexuel crée un décalage réussi.
L'association du monde du cirque et de l'univers des vampires fonctionne en fait assez bien, tous deux ayant en commun les thèmes du danger, du spectacle, de la transformation, de l'illusion, etc. L'amusante puis angoissante salle des miroirs, l'isolement du village, l'angoisse liée à l'épidémie achèvent de faire du “Cirque des vampires” un film gothique tout à fait recommandable, avec ce qu'il faut d'action et de violence: seule une minorité de personnages atteindra le générique de fin !