Un 6/10 généreux, par nostalgie de l'époque où les thrillers grand public ressemblaient à "The Client", pur divertissement dénué de finesse mais assez prenant et rythmé pour passer deux heures sans ennui. Pourquoi a-t-on arrêté de produire ce genre de films, au fait?
Sont-ce vraiment les super-héros et les dessins animés qui se sont partagés le créneau du film "familial"?
Adapté du romancier à succès John Grisham, très en vogue à Hollywood durant cette décennie, "The Client" ne joue clairement pas dans la même cour que "The Firm" de Pollack, "The Rainmaker" de Coppola, voire "The Pelican Brief" de Pakula, autres adaptations de Grisham sorties à la même époque.
Si les titres mentionnés sont déjà des films grand public, "The client" vise carrément le public familial, avec son héros âgé de 12 ans (Brad Renfro), poursuivi à la fois par la mafia locale et par le FBI, désireux d'utiliser son témoignage dans un procès très suivi.
Surtout, l'écriture manque constamment de subtilité, avec des personnages archétypaux, des situations propices au pathos, et des grosses ficelles narratives.
Heureusement, Schumacher peut s'appuyer sur de bons comédiens à même de donner vie à leurs personnages caricaturaux, à l'image de Susan Sarandon en avocate maternante, ou de Tommy Lee Jones en procureur ambitieux - qui toutefois cabotine grave (cf son accent sudiste appuyé).
On croise en outre des seconds rôles de la trempe de Will Patton, Mary-Louise Parker, JT Walsh ou William H Macy.
En revanche, les mafieux apparaissent peu crédibles voire ridicules, à l'exception du chef joué par Ron Dean.
Finalement, le plus gros reproche concerne l'absence de rebondissements marquants au sein d'une intrigue faussement complexe et finalement linéaire.
Le bilan général n'est donc guère reluisant, et "The Client" est clairement à réserver aux nostalgiques, ou à ceux qui cherchent un divertissement efficace et sans prise de tête.
A noter qu'au vu du gros succès en salles, Joel Schumacher adaptera deux ans plus tard un autre roman de Grisham, intitulé "A Time to Kill".