Implicitement, un environnement politico-religieux défaillant et anxiogène aux conséquences préjudiciables à l'harmonie sociale. Précarité économique ciblant davantage les femmes, favorisant la prostitution. Règles matrimoniales rigides = climat social propice aux agressions à caractère sexuel. Système judiciaire formaté sur une ordre religieux phallocrate et encourageant - par son caractère défavorable aux femmes - le recours à la vengeance pour l'honneur. Le film montre ces effets fracturant sur les relations conjugales, et laisse intelligemment les causes hors champ (la censure iranienne aidant aussi beaucoup !).
Comme toujours le scénario de Farhadi déploie une mécanique précise. Il n'empêche qu'on se demande pourquoi Le client (beau-père de Madjid) accepte de se rendre sur les lieux où l'agression s'est déroulée, en remplacement de son gendre (pour moi une incohérence !). Dernière séquence dans l'appartement (humiliation, malaise dans les escaliers) trop longue et mélodramatique. Pas très bien compris non plus les connections thématiques avec de la pièce de Henry Miller (impitoyable logique capitaliste sur l'individu), si ce n'est l'intimité d'un couple brisée par les dysfonctionnements d'une société complexe et malade ?!