Suite à l'effondrement de la célèbre firme Amicus en 1977, le producteur Milton Subotsky fonde la société de production Sword & Sorcery avec laquelle il produit 2 longs-métrages : Dominique en 1979 et Le Club Des Monstres l'année suivante. Si le premier reste un thriller indéniablement balisé en proposant une machination en mode (très) old school, le second se fourvoie dans une forme de nostalgie propre aux films de sketches qui firent les grands succès de la Amicus quelques années plus tôt.
En adaptant trois nouvelles de R. Chetwind-Hayes, le film convie ainsi plusieurs vétérans de la Amicus dont le réalisateur Roy Ward Baker et quelques mythiques comédiens tels que Vincent Price, John Carradine, Donald Pleasence, Patrick Magee ou encore Simon Ward qui Côtoient ici Britt Ekland, Lesley Dunlop et Barbara Kellerman. Un casting 5 étoiles pour la vaine tentative de résurrection d'un genre horrifique révolu à une époque où Halloween et Vendredi 13 remplissent les salles obscures.
Invité à rejoindre le Club des Monstres par le vampire Eramus, l'écrivain R. Chetwind-Hayes découvre l'univers d'une boite de nuit où se réunissent toutes sortes de créatures pour écouter divers groupes de rock s'exprimant dans les domaines du post-punk et de la new wave. Entre les performances artistiques (dont un strip-tease se terminant en cartoon), le vampire raconte trois histoires à l'écrivain, entremêlant shadmocks, vampires et goules.
Si l’œuvre se veut moderne de par sa musique, c'est la parodie qui l'emporte de par l'aspect nostalgique qui l'accapare. Avec deux premiers sketches relativement faibles dans leur conception scénaristique et atmosphérique, le dernier se hisse néanmoins sur un piédestal en renouant avec une épouvante échue et un personnage féminin, Luna, aussi innocente que flippante, vêtue d'une robe vintage dérobée dans un cercueil.
Et bien que Price et Carradine dénotent totalement dans ce club où la programmation musicale se voit exclusivement goupillée pour un public de jeunes, la tirade finale du premier à propos de la monstruosité humaine vaut néanmoins son pesant d'or.