Le Club des soupirants par Alligator
Un club des soupirants à côté duquel je suis resté longtemps, bouche bée, hagard. Je ne comprends toujours pas ce qui m'est arrivé.
Qu'est-ce que c'est que ce film? Non qu'il y ait quelque chose d'incompréhensible dans le scénario, c'est juste que je me demande pourquoi on a écrit et filmé ce film. Que viennent faire ces personnages?
Un film simpliste, même pas drôle, aux personnages loufoques sans intérêt, à la morale sous-jacente suspecte (à moins que ce soit au contraire du second degré et la morale pro-maritale soit dégonflée par le ridicule du message?).
Pas de gags : pour une comédie c'est largement une faute de goût.
On dirait à peine un spectacle négligemment dilettante, voué tout à la cause et au dévouement de la dentition rieuse de Fernandel.
Je ne peux pas dire non plus que je me suis emmerdé : j'étais tout à mes réflexions et pensées devant ce divertissement tourné sous Vichy, à cette France morte, à ces préoccupations fades et bêtes. Si loin. Si loin?
Et pourtant... Marcel Aymé, qui porte bien son nom est au générique. Je ne peux imaginer qu'un écrivain de son envergure et de son irrévérence puisse être le maître de ce film, qu'il n'y ait pas voulu distiller ici ou là quelque coup de griffe à la morale benoite et raide d'antan. En fait, s'il n'y avait ce nom dans le groupe de scénaristes, je crois que j'aurais volontiers éviscéré ce film mollusque.