Un soir de Fête de la Musique,Piotr et Marie-Laurence organisent un repas entre amis dans leur appartement parisien,une soirée qui sera cruciale pour tous les personnages.Avec ce film choral proche du théâtre filmé,Danièle Thompson fait entendre sa petite musique douce-amère.Le scénario qu'elle a coécrit avec son fils Christopher Thompson,qui est également un des acteurs du film,est un joli mélange de comédie maîtrisée et de drame sous-jacent.On pense au succès théâtral et cinématographique "Le prénom",impression renforcée par la présence de Patrick Bruel,si ce n'est que la version ciné de Delaporte et de La Patellière sortira trois ans après "Le code a changé".Les Thompson gèrent adroitement leur script en présentant séparément les personnages avant de les réunir sans qu'on sache bien qui est qui par rapport à qui et quelles sont leurs relations exactes,ce qui sera progressivement explicité sous la forme de flashbacks éclairants.L'humour bien dosé et la profondeur psychologique des intervenants infère un réalisme qui permet de s'attacher aux protagonistes.Le sujet qui irrigue l'histoire est le couple dans tous ses états,car les tromperies et les couples au bord de la rupture abondent dans ce méli-mélo clairement exposé où les surprises sont nombreuses et relancent l'intérêt,comme avec ces personnages censés ne pas se connaître et qui pourtant se connaissent très bien.Une belle brochette de bons comédiens mène le jeu avec dynamisme et une redoutable efficacité.Laurent Stocker,le cuisiniste qui a équipé l'appartement,est raide dingue de la maîtresse de maison,l'avocate Karin Viard,qu'il a eu l'honneur de culbuter,mais la dame regrette cet écart et lui bat froid.Dany Boon,le mari de Karin,reconnait en l'invitée Emmanuelle Seigner une ancienne conquête avec qui il va renouer,d'autant que la donzelle,romancière en herbe,est en pleine crise conjugale avec son époux Christopher Thompson,le patron de Karin.La gynécologue Marina Foïs trompe son mari cancérologue Patrick Bruel avec un jockey tandis que Marina Hands,la jeune soeur costumière de cinéma de Karin,se pointe avec son copain Patrick Chesnais,un acteur de trente ans son aîné.Ajoutons à cela la danseuse de flamenco Blanca Li,pour qui Bruel est loin d'être un inconnu,et Pierre Arditi qui est le père indigne de Viard et Hands,et qui va sympathiser avec son gendre Chesnais,question d'affinités générationnelles.Tous ces gens se livrent à un joyeux ballet dont le film nous dévoile les conséquences un an plus tard.Des couples ont explosé,d'autres se sont réconciliés,un drame affreux est survenu,les situations professionnelles ont évolué,un des personnages fait preuve d'une magnifique élégance inattendue et la vie continue avec une nouvelle Fête de la Musique.Notes et critiques de films de Danièle Thompson publiées précédemment:"Cézanne et moi"-5,"Des gens qui s'embrassent"-4.Moyenne::5,3.