Le Colosse de Rhodes est le premier film de Sergio Leone seul. Auparavant, il était assistant réalisateur et avait travaillé sur de nombreux peplums et films de cape et d'épée tels que Ben-Hur, Les derniers jours de Pompei, Hélène de Troie ou Les Trois Corsaires. C'est aussi son dernier peplum puisqu'il abandonnera définitivement le genre au profit du western avec son film suivant Pour une poignée de dollars qui ouvrira la trilogie du dollar. Alors que dire de ce Colosse de Rhodes ? D'abord le scénario. Il est extrêmement simple et dilué sur une durée un peu trop longue (2h19). Une version courte de 1h45 suffirait largement.
Le général athénien, Darios (Rory Calhoun, l'acteur avec les yeux trop écartés), se rend sur l'ile de Rhodes où règne le tyran Xerxes. Il se retrouve rapidement mêlé aux intrigues politiques qui agitent l'île. Deux camps différents complotent en effet pour renverser le tyran. Darios essaie alors de quitter l'île, mais il en est empêché par le Colosse massif qui garde l'entrée du port. Il sera alors forcé de choisir son camp.
Si l'on voit le film aujourd'hui, essayons de le faire avec un certain recul. Aussi bien la constitution des décors que des costumes est tout à fait exceptionnel pour l'époque. Pour un peplum, même si on a droit au traditionnel "slip de guerre", on peut dire que les costumes ne sont pas trop ridicules. Pareil pour les figurants, on regrette cette époque où ils n'étaient pas faits en image de synthèse. Les combats, bien sûr, sont un peu ridicules. Autrement, les dialogues, je dois le dire sont assez nuls et parfois dignes d'un dessin animé de type Tortues Ninja ou Conan l'Aventurier.
Cependant, on a le plaisir d'admirer la magnifique Lea Massari, et sans elle, le film serait beaucoup plus difficile à suivre jusqu'à la fin. J'ai bien aimé la scène où le personnage de cette dernière entraine Darios dans le souterrain et les dédales du palais. J'ai vu également qu'à plusieurs titres ce film avait eu une influence majeure sur George RR Martin lorsqu'il a écrit Le trône de fer. En quoi ? D'abord, de manière évidente pour le Titan de Braavos qui est clairement une référence au Colosse de Rhodes. Ensuite, pour la conjuration des Fils de la Harpie contre Daenerys à Meereen et la scène dans le Cirque romain (il y a sensiblement la même dans le film). Et enfin, l'un des comploteurs s'appelle Therion. Ça ne vous rappelle rien ?
Ainsi, malgré la lenteur et la simplicité du scénario, les combats et peu ridicules, on passe tout de même un bon moment en admirant de belles femmes et de beaux tableaux. À bientôt pour un autre peplum !