C’est toujours difficile d’aborder un film tiré d’une œuvre que l’on n’a pas lue, en l’occurrence les BD éponymes de Manu Larcenet. Surtout quand le film n’est pas très bon ou demeure comme ici assez abscons. On sent qu’il y a matière à suivre les méandres de Marco et l’on s’y accroche. Mais, c’est une constante dans le film, bien des sujets sont évoqués, des pistes ouvertes, mais jamais réellement exploités. Il en va ainsi de ce personnage principal dont on ne sait pas bien d’où il vient et où il va, de son relationnel aux autres (la compagne, la mère, le père, le frère), de l’approche politique ou sociale, du récit en général. Bien évidemment, il y a une part obscure intentionnelle puisque en lien avec le trouble de Marco, mais cela ne justifie pas tout. Le film dont la structuration est découpée en trois chapitres souffre d’un manque de rythme certain, la dernière partie étant d’ailleurs véritablement pénible. Duvauchelle fait pourtant le maximum pour apporter toute la substance nécessaire à faire vivre Marco, mais il n’est pas vraiment aidé au niveau de la mise en scène. Quant aux autres acteurs, leurs rôles sont tronqués et se débrouillent comme ils peuvent pour exister, c’est un peu dommage quand on a à disposition une Liliane Rovère ou un André Wilms. Bref, « Le combat ordinaire » est un film dispensable, sans réelle conviction ce qui chez Laurent Tuel, devient une habitude, hélas.