Roger Moore alias James Bond 007 (doublé par son usuel Claude Bertrand)
David Niven alias James Bond 007 (doublé par son fréquent Bénard Dhéran)
Gregory Peck alias John Ballantine / Dr Edwardes
Patrick Macnee alias John Steed (doublé par son fidèle Jean Berger)
Trevor Howard alias Sam Lincoln de l'ONU
Jack Watson, un homme de la Colline des hommes perdus
ARE
THE BRITISH EXPANDABLES
dans un film d' Andrew V. McLaglen (Les Oies sauvages) et John Glen (James Bond)
dans des décors de Syd Cain (Bons Baisers de Russie, Au Service Secret de Sa Majesté)
sur une chanson de Matt Munro (Bons Baisers de Russie) et encadré d'un générique de Maurice Binder (génériques des James Bond)
Ça accroche, non ?
Ça attire l'oeil, pas vrai ?
Ça donne envie !
Et pourtant, ce n'est pas l'extase des promesses du papier ...
C'est un bon film, très agréable, mais il y a un mais ...
Attendait-on meilleur, attendait-on autre chose ?
Le Commando de Sa Majesté donne par son casting trois étoiles qui se retrouve ailleurs et son générique peu inspiré de Binder l'impression de visionner un énième Bons Baisers d'Athènes, un nouveau Parole d'homme, certes plus efficace et de plus haute volée que ces autres références.
Le film se divise en deux parties: l'enquête et les préparatifs / l'attaque d'un bateau de guerre allemand. Ce que le spectateur attend n'arrive donc qu'en deuxième partie de film et il en vient à se demander s'il ne préférait pas en réalité la première.
Non que les scènes de guerre déplaisent: les scènes d'action et de duel à armes à feu sont au contraire très convaincantes.
Le bât blesse en une autre division qui court tout le long du film: Le Commando de Sa Majesté a l'ambition d'être un 2 en 1, un James Bond (plutôt réussi, ce qui s'explique par le nombre de pontes d'EON à l'oeuvre) et un Canon de Navarone. Ainsi, s'ils font bien équipe à part entière initialement, les deux têtes d'affiche vont se séparer pour mieux mener leur petit bonhomme de chemin. Roger Moore joue les 007 face un Martin Benson (Goldfinger) transparent et une Barbara Kellerman (Esclave de Satan) en excellente James Bond Girl anti-Bond, pour reprendre la terminologie de Roald Dahl. Gregory Peck et David Niven se retrouvent pour une nouvelle mission de guerre et d'infiltration suicide. Mais, côte à côte, comme à la fois liés et séparés, les deux facettes du film étonnent, semblent arbitrairement superposées.
Le grand perdant, c'est Trevor Howard, à peine utilisé; le grand gagnant, c'est Patrick Macnee qui apporte un agréable petit plus au film tout en se donnant un air plus sportif et gros bras que d'accoutumée. Il contrebalance d'ailleurs l'américain Peck, affirmant avec Niven l'esprit flegmatique et typiquement britannique de ces Expandables avant la lettre, gentlemen et loups de mers.
Reste que les scènes de guerre plairont aux amateurs du genre et que les amateurs de 007 pourront voir Roger Moore à un an de Rien que pour vos yeux essayer déjà son costume d'Octopussy dans une scène morale froide et terrifiante de jeux des apparences, de baiser de la mort revisité façon opinel et de meurtre.
Sans être le délice attendu, Le Commando de Sa Majesté est un bon plat pour les amateurs de ce genre de cinéma, de cette époque et de toute cette belle troupe d'acteurs, qui oscillaient alors comme ce film entre guerre et espionnage.