Le film raconte un versant original de l'histoire du Chili avec la vie d'un vampire nommé Augusto Pinochet, qui vécut durant 250 ans, et qui, lassé de sa réputation calamiteuse, souhaite mourir.
On sait que Pablo Larrain est en quelque sorte un spécialiste des biopics, s'attaquant entre autre à Neruda, Jackie Kennedy ou encore Lady Diana. Là, il parle plus directement de son pays natal, avec une allégorie du vampirisme sur un personnage ô combien décrié qui a tant fait souffrir ses compatriotes. Même si je manque de clés par rapport à l'histoire du Chili, je dois dire que ça se suit sans déplaisir, et c'est également dû à la superbe photo noir et blanc de Edward Lachamn, comme si le pays était toujours dans un état exsangue, vidé de son sang. D'ailleurs, les quelques scènes en couleurs à la fin du film représenteraient un pays qui va mieux.
Mais tout cela est au prix d'une certaine lenteur, d'un côté esthétisant que je trouve parfois pesant, voire des scènes qui sont interminables, à l'image d'une victime de Pinochet, mordue pour avoir l'immortalité, et qui va s'envoler durant de longues minutes. Mais en fait, Larrain ne parle jamais du Chili, seulement à travers le personnage de Pinochet, et de la bataille entre ses enfants pour hériter de ses biens. Jusqu'à l'arrivée assez tardive d'un autre personnage historique, anglais celui-ci, qu'on entend tout au long du film par la voix-off, qui va en quelque sorte rebattre les cartes et donner une conclusion assez ironique, comme si les monstres étaient encore parmi nous. Le sujet est en soi original, mais on va dire que Larrain aime parfois filmer un peu trop.