Le Comte de Monte-Cristo par Hunkarbegendi

Dans le monde du spectacle, les français ont un avantage majeur : ils ont de très grands écrivains et donc de très grands chef d'œuvres à adapter. Que ce soit les Notre Dame de Paris ou les Misérables de Victor Hugo, ou encore les livres de l'auteur de Best sellers Alexandre Dumas. Chez lui, les livres ne manquent pas, que ce soit Les Trois Mousquetaires, qui viennent tout juste d'être adaptés eux aussi, et maintenant Le Comte de Monte-Cristo. Ce dernier avait fait l'objet de plusieurs adaptations depuis 1908 aux États-Unis jusqu'aux versions françaises plus récentes d'Autant-Lara puis André Hunebelle. La télévision n'avait pas été en reste puisqu'il y avait eu la mini série de Denys de la Patellière avec Jacques Weber puis celle de Josée Dayan avec Gerard Depardieu.

Seulement, toutes ces adaptations auraient eu le droit d'être mises aux oubliettes par une version dépoussiérée et dynamique. Qu'en est-il réellement ?

Le premier problème, qui saute aux yeux, se trouve au niveau du casting. Qui a eu l'idée de prendre Pierre Niney, qui n'a aucune épaisseur, aucune profondeur, et qui surtout ne fait pas peur pour un sou, pour le rôle ? Idem pour Anaïs Demoustier. C'est une actrice que j'adore, mais avec son air espiègle, elle ne correspond pas du tout au rôle. À chaque fois qu'on la voit, on a presque envie de rigoler alors qu'elle est sensée jouer un rôle tragique. Quant à la belle Anamaria Vartolomei, avec elle c'est le pompon. Ils l'ont obligée à rouler les R d'une manière ridicule pour faire croire qu'elle est étrangère, chose qu'elle arrive à faire une fois sur deux, ce qui nous laisse pantois. Quant aux autres comédiens, ils sont dans l'ensemble plutôt satisfaisants. Plusieurs scènes ridicules par leur côté anachronique, je ferai mention de l'une d'entre elles : Niney qui, on le sait, n'est pas du tout musclé, oui c'est une crevette, fait des pompes et des étirements dans la cellule de sa prison comme si c'était Rocky. Il ne manque plus qu'il sorte le téléphone portable qu'il cachait sous son matelas ! Non mais enfin ? Personne n'a fait de recherches historiques pour donner un peu de crédibilité à ce film ?

Enfin, ce qui compte dans cette histoire, c'est cette vengeance, ce plat qui se mange froid, qui est préparée méticuleusement par le Comte, jusqu'à l'accomplissement de cette vengeance. cette dernière devrait être quelque peu savoureuse pour le spectateur. Or, là, il n'en est rien. La vengeance est vite expédiée lors des dernières minutes du film : l'un est juste ruiné, puis bye bye, l'autre est dénoncé comme ayant enterré son fils vivant, le troisième est blessé lors d'un duel. Bonjour la vengeance. Tout ça pour ça ?

Au fond, ils auraient peut-être du laisser le projet aux coréens ...

Le film dure 2h53, et ils auraient peut-être du le segmenter, comme ils l'ont fait pour les 3 mousquetaires, au moins en 2 parties de 2h, ça aurait été pas mal, avec une première partie préparation de la vengeance et une deuxième partie avec sa mise en place, et avec un autre casting. Moi j'aurai plus vu un Benoit Magimel dans le rôle titre et un Cassel dans le rôle du méchant. M'enfin, faut peut-être pas en demander trop ...