Le Dumas Cinematic Universe nous livre un Dark Knight dantesque.

L'année dernière, Pathé s'était attaqué à l'œuvre d'Alexandre Dumas avec LES TROIS MOUSQUETAIRES. Même si le premier film était plus que prometteur, le second opus s’est avéré être une grosse déception, car trop brouillon, s'éparpillant dans sa narration, et devenant même parfois ridicule comme lors de sa scène post-générique.

Et avec l'adaptation du Comte de Monte-Cristo, une œuvre de 1500 pages, on pouvait s'attendre au même sort. Sauf que Mathieu Delaporte et Alexandre de La Patellière ont choisi de sacrifier des pans du roman, ou certains personnages, pour mieux se concentrer sur ce qu’ils voulaient raconter.

Et même si certains pourraient regretter que l'emprisonnement d’Edmond Dantès ne soit pas approfondi, où que l'ascension du Comte se fasse sous forme d'une ellipse, pour moi le choix des réalisateurs est judicieux, car il permet de mieux se consacrer à ce qui en fait l'âme du roman, à savoir la vengeance.

Dès la scène d'ouverture la couleur est annoncée, et montre que le studio s'est donné les moyens de ses ambitions. Clairement le budget pharaonique du film transparaît à l'écran.

Les décors et les costumes impressionnent, et même s'il y a peu d'action et que le film flirte plutôt du côté du thriller, il y a une ampleur constante qui se dégage de la mise en scène.

Les décors naturels somptueux sont mis en valeur par des travellings ou plans filmés au drone apportant un souffle épique.

Le tout est sublimé par une photographie aux couleurs vives, ou à l'utilisation de Clair-obscur qui appuie l'ambiguïté de notre héros.

Le film offre une relecture moderne avec une approche super héroïque qui fonctionne parfaitement sans jamais trahir le roman.

En effet, l'ombre du Batman de Christopher Nolan n'est jamais très loin.

Que ce soit l'emprisonnement de Dantès, la cave secrète, et bien sûr la notion de justicier masqué qui est au centre même du film, il y a beaucoup de parallèle avec le héros de Gotham.

Malgré ses trois heures, on ne voit pas le temps passer.

Le public prend même un malin plaisir à voir le piège se refermer sur les antagonistes, comme lors d’une scène de repas extrêmement maîtrisée.

Le casting est clairement investi et surtout parfaitement dirigé.

En premier lieu Pierre Niney qui prouve une fois de plus qu'il est un acteur caméléon capable de jouer n'importe quel rôle.

Les seconds rôles ne sont pas en reste, comme le trio d'antagonistes aussi détestables que jubilatoires.

Je retiendrai aussi Anamaria Vartolomei qui imprègne la pellicule à chacune de ses apparitions.

Un souffle épique et romanesque survole l'ensemble, souligné par une superbe musique.

Et même si les deux réalisateurs ont dû faire des choix, ils nous offrent un film français d'une ampleur rare.

Je dis souvent qu'on a le cinéma que l'on mérite, et espérons que le succès sera au rendez-vous pour que la France continue à investir dans des projets d'une telle envergure.


https://www.critiquesdunpassionne.fr/

Créée

le 29 juin 2024

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