Le comte de Monte-Carlo

Alors la palme qu'on peut donner à ce film c'est celle de la pire adaptation d'un des plus grands romans Français.

Dès les premières minutes, on sait que ça va être une catastrophe : Danglars est capitaine, Caderousse quartier-maître, tout le monde est noble et bien portant, Fernand est déjà comte dès le début de l'histoire un contre-sens total qui défonce tout ce que Maquet et Dumas ont construit méticuleusement, on a droit à des dialogues tout droit tirés de Plus belle la Vie, un jeu d'acteurs aussi fort, des dialogues à mourir de rire de par leur vacuité et leur platitude (j'ai adoré les deux "ferme ta gueule" espacés de 40 secondes, très très classe ????).

Plus on progresse dans l'histoire et plus on perd en pertinence. Luigi Vampa ? Envolé. Beauchamp, Morrel, d'Épinay ? Effacés. Noirtier, Madame de Villefort, son fils, les Saint-Méran ? Absents. Rome, Thomson & French, le télégraphe ? Évaporés. L'empoisonnement ? Non, pas important. La Carconte ? Keski raconte ? Les personnages inventés ne compensent jamais les personnages oubliés, la trame souffre énormément du manque de cohérence et du non-respect du plan du roman.

Les intrigues sont molles, gonflées et dégonflés comme des baudruches, aucune tension, aucun suspense, aucun coup de théâtre, c'est comme une bonne blague qu'on aurait entamée par sa chute

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Villefort vulgairement assassiné par un Cavalcanti sans raison d'être, Morcerf et Dantès s'entre-tuant devant le château (???) du Comté, l'histoire d'amour sortie de nulle part entre Albert de Morcerf et Haydée (WTF???), """ celle de Valentine de Villefort et de Maximilien Morrel expulsée, on peine à comprendre le succès de ce film sans considérer que les français ne connaissent pas leur patrimoine littéraire.

Bref, quiconque a lu ce livre ne peut qu'éclater de rire au mieux, mais non, ça n'est pas un bon film. La seule performance est celle de l'équipe des costumes portés par les "acteurs" comme des déguisements mal habités.

En un mot c'est une belle démonstration de comment transformer l'or en plomb à coups de millions d'euros.

Préférez-y l'excellent feuilleton radiophonique de 1980 de Jean-Jacques Vierne, dont l'adaptation est bien plus correcte et la réalisation admirable.