Spoilers, spoilers everywhere
Atterri en salle sur un coup de tête, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. C'est réellement la bonne bouille de l'affiche qui m'a attiré dans la salle. Comme quoi on peut encore avoir des bonnes surprises, vu que je n'avais pas aimé Valse avec Bachir, je n'y serais peut-être pas allé qu'il avait en commun avec Le Congrès son réalisateur...
Mais peu importe, le film commence après une première partie filmée live. On y suit la vraie vie réelle de Robin Wright jouée par Robin Wright. J'aime beaucoup l'idée, mais le tout a très largement perdu en crédibilité quand Harvey Keitel a ramené sa fraise. Sa bouille me revenant, une distance s'est rapidement créée entre le film et moi. L'immersion n'était plus possible. De fait, toute la première partie m'est passée un peu au-dessus de la tête jusqu'au discours larmoyant sorti de nul part. Bref, ça ne partait pas si bien, mais je m'accrochais, surtout que derrière, il y a l'aspect science-fiction qui me plaisait bien avec ses histoires d'acteurs du futur.
S'ensuit une ellipse quelque peu déconcertante puisqu'elle ramène l'action à 20 ans plus tard. Mais qui a commencé à me parler, et surtout à me perdre encore et encore plus loin dans des illusions cinématographiques géniales. La deuxième partie du film est introduite avec une poignée de plans très dynamiques avec Robin Wright en voiture, puis des plans très western dans l'âme.
L'air malin, je me laisse convaincre qu'il s'agit là d'un film réalisé avec les bouts de code que l'actrice avait laissé à la Miramount.
Mais non.
Très rapidement, tout s'emballe et on se retrouve dans un monde animé complètement absurde qui ne manque pas de faire penser au Paprika de Satoshi Kon à plus d'une reprise. Et là j'ai clairement été subjugué. Je suis clairement rentré avec force dans le récit, si on excepte le nom WTF "Abrahama", me régalant des nombreuses références et du trait tezuka-esque.
Et au fur et à mesure du film, je me suis mis à croire à ce monde et cet univers. Il m'a bizarrement paru plus crédible et réel que la première partie du long-métrage, alors que tout était animée de manière assez psychédélique Et le pire c'est que jusqu'au bout, Ari Folman nous enfoncera encore de plus en plus dans l'illusion, quitte à nous perdre un peu au passage, mais sans que ça ne soit jamais trop grave, jusqu'à une fin franchement grandiose.
J'émettrai juste deux bémols sur cette partie, la référence gratuite à Folamour qui sort d'un peu nul part et le monde réel rempli de clochards, c'était assez maladroit. Mais arrêtez de me lire et foncez en salles, vous en aurez pour votre argent et verrez un film franchement unique. Et même délicieux.