Revu restauré 23.09.17
Les parties près du lac, en noir-sepia et blanc sur fond quasi surexposé, éblouissant, sont la traduction visuelle la plus puissante que je connaisse de cet état quasi amoureux de l'enfance qui a, devant elle, un univers aussi large que ses attentes spirituelles, qu'un désir d'une vie totale et lumineuse. Cet état de grâce se traduit ici dans sa forme générale par ses techniques imbriquant les règnes animal, végétal et minéral, autant que par son récit, mêlant, par le son et les teintes, les humeurs magiques et effrayantes de la comptine, celles terribles de l'histoire (russe) ou les résolutions de la parabole.
À rapprocher définitivement du Miroir pour sa marche par sauts mémoriels, analogiques ou simplement de caprice onirique (dont la nécessité est irrésistible).
Des critiques de cinéma dans les années 80 l'avait désigné, si je me souviens bien, comme film d'animation le plus beau de l'histoire. Pas scandaleux pour le moins.