L'enfer vert.
Dédié au cinéaste Henri-Georges Clouzot, "Sorcerer" est en effet un remake de son film "Le salaire de la peur", ou plutôt une seconde adaptation du roman de Georges Arnaud. Souhaitant au départ...
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le 18 janv. 2015
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Revoir "Sorcerer" en salle dans une splendide copie restaurée restera à coup sûr l'une de mes plus grandes émotions culturelles de cette année 2017. A faire presque vaciller un Top 10, à se dire durant deux heures que le grand Clouzot avait été écrasé par Friedkin. Peut-être jamais aucun remake n'aura à ce point enterré une œuvre originale, pourtant très forte.
Friedkin et Clouzot ont un trait de caractère commun : la folie. Et celle-ci déborde par vagues de ce "Sorcerer". Sa genèse fut plus que chaotique, Steve McQueen, Marcello Mastroianni, Lino Ventura abandonnant l'aventure en amont, son tournage et sa production furent aussi délirants que ceux de "La Porte du paradis", "Aguirre" ou "Apocalypse Now".
Et toute cette fureur nous explose en pleine face à l'écran, tout d'abord à travers quatre prologues aux accents politiques virtuoses nous présentant les quatre principaux protagonistes, ceci durant quasiment la moitié du film, puis nous embarquant, presque au sens physique du terme (Deux jours après j'ai encore des douleurs musculaires comme si j'avais fait le grand écart avec JCVD) dans un village et un convoi de la peur qui ne nous laisseront pas une seconde de répit, nous obligeant à nous accrocher à nos propres fauteuils afin de ne pas être éjectés de ce cette course folle vers le purgatoire.
Ici tout est monstre : les personnages, les camions (aussi effrayants que dans le "Duel" de Spielberg), la forêt (créature hostile à l'image de celle du "Deliverance" de Boorman) et donc à l'unisson la mise en scène tout simplement démoniaque d'un Friedkin en transe, multipliant les tours de magie spectaculaires et effrayants, rythmés par la bande-son stridente des Tangerine Dream, comme si son Sorcerer (petit nom de l'un des camions) s'appelait soudainement Christine, la coquine de son pote Carpenter.
Penser que cette folie a été commise il y a quarante ans permet de mesurer tout le génie du Willy, mais aussi de réaliser pourquoi les "films à testostérone" actuels sont très très souvent de petites choses bien inoffensives. Je vous le dis, c'est pas Michael Bay qui aurait fait danser Roy Scheider...
Et gloire aux immenses Bruno Crémer, Jean-Luc Bideau et Jacques François !!!!
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Ceux sans qui ma vie ne serait pas tout à fait la même (ou les réalisateurs de ma vie), Ces scènes qui m'obsèdent, Pour dire m.... au Top 10, C'était bien nécessaire ? et J'aime les bobos... Oups pardon les BO
Créée
le 14 déc. 2017
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9 commentaires
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