John Ford a dit que Wagon Master fait partie des films dont la réalisation est la plus proche de ce qu’il a voulu réaliser. On y trouve effectivement les caractéristiques fordiennes : beauté des paysages et des grands espaces mis en valeur, soin apporté aux personnages, humour, superbes plans cinématographiques, mise en avant du courage au niveau personnel et communautaire.
Wagon Master met en scène une communauté de Mormons se dirigeant vers l’Utah en 1879. Les Mormons avaient commencé à coloniser cette région dès 1847. Des centaines de communautés y furent fondées par la suite. Wagon Master nous donne de suivre l’une d’entre elles traversant les terres arides pour parvenir à ce qu’ils considéraient comme une « terre promise ». Pour faire le chemin, ils sont accompagnés par deux jeunes maquignons. Ce convoi dans lequel se trouvent des femmes, des enfants et des personnes âgées fait face aux imprévus, aux divers dangers tout en formant un groupe uni qui se soutient.
Dans ce westerns classique, on ne trouvera pas d’éléments approfondis sur la communauté des mormons qui sert uniquement d’arrière-plan à l’histoire, mais on trouvera bien plutôt les éléments habituels appartenant aux codes du genre : indiens, bandits, traversée du gué, cavalcades, bagarres, danses et chants. Une histoire bien rythmée, sans héros qui se suit avec intérêt.