Un divertissement de qualité sans prétention qui se voit, et même se revoit, avec plaisir.

Le scénario du film s'inspire très librement d'un des épisodes du démantèlement de la « French Connection », l'affaire Jacques Angelvin, « lorsqu'un présentateur de la télévision française fut arrêté aux États-Unis en 1962 au volant d'une Buick Invicta provenant de France et dans laquelle plus de cinquante kilogrammes d'héroïne pure avaient été dissimulés et qui clama son innocence en prétendant avoir été dupé. » (Wikipedia).

Le film repose évidemment sur le duo Bourvil – Louis de Funès et leur opposition de caractères : Bourvil, sorte d’imbécile heureux gentil et tendre, bien que pas si imbécile au final comme le montre la fin du film, Louis de Funès, trafiquant de drogue tyrannique et colérique qui exploite le premier.

Mais il est aussi très correctement réalisé, bien que sans génie, et bénéficie d’une belle photo d’Henri Decae qui a travaillé avec de grands réalisateurs (Melville, Truffaut, Losey notamment) et de la musique de Georges Delerue, auteur notamment de la superbe musique du chef d’œuvre de Godard, Le Mépris.

Il y a tout de même une scène vraiment remarquablement réalisée, celle où de Funès répare en musique la Cadillac sous les yeux médusés du garagiste et de son fils, scène qui est aussi un touchant hommage au Chaplin des Temps modernes.

Les autres acteurs servent comme souvent de simple faire valoir au duo, sauf peut-être Venantino Venantini (le film est une coproduction franco-italienne) qui tient assez brillamment et comme souvent le rôle d’un gangster.

Bref, un divertissement de qualité sans prétention qui se voit, et même se revoit, avec plaisir.