"Le coup de sirocco" est film qui relate simplement et sincèrement le sort des rapatriés d'Algérie. A travers son cas personnel, et dans une façon de préambule, Alexandre Arcady raconte d'abord l'existence d'un adolescent, fils d'épiciers pieds-noirs de Tadjira, une existence qui commence à être troublée par les attentats du FLN puis de l'OAS. Plus tard, Arcady relate le départ obligé -coup de sirocco- vers la métropole et les premiers temps parisiens de la famille Narboni.
Le grand talent du réalisateur est l'habileté et la sensibilité avec lesquelles, au coeur d'une comédie entretenue par le caractère pittoresque du pied-noir à Paris, il décrit la détresse vraie d'une famille qui a tout perdu, c'est-à-dire essentiellement ses racines.
Roger Hanin et Marthe Villalonga, fort bien dirigés et sans donner dans le cabotinage, incarnent un couple Narboni attachant et d'une certaine façon emblématique. Arcady rend hommage à ces expatriés dans une chronique tendre et nostalgique à laquelle on pourra juste reprocher quelques scènes fondées sur un anecdotisme un peu convenu. L'excellence de l'interprétation participe de cette images très juste du drame pied-noir et de l'état d'esprit de l'époque.