Ce qui est sûr, c'est que si Cousin Jules avait vécu à notre époque, le confinement ne l'aurait pas emmerdé le moins du monde : seul sur son terrain, à vivre sa vie sans rien demander à personne.
Bon, je n'aime pas le discours sous entendu du film : à savoir que ce petit homme à la vie simple nous fait la une belle leçon d'humilité, puisqu'il vit simplement. C'est pas très loin de la bêtise bobo de "Into the wild" où l'on suppose qu'un homme simple est forcément un grand homme.
Mais ce que j'aime c'est le dispositif : on ne saura jamais ce qu'il se passe dans la tête de Jules : est-il fasciste, communiste, humaniste ? impossible de savoir, et c'est tant mieux : le silence rend intelligent. Et puis il a la vie bien remplie : quand il ne fabrique pas des outils, il cultive son terrain, va chercher du pain, cuisine, fait le ménage... c'est tout con, mais ça fonctionne. parce qu'il se passe des choses. La narration est épurée, mais reste efficace.
La mise en scène est plaisante : on prend le temps de regarder ce qu'il se passe. Surtout que la photographie est sympa, le découpage pertinent (ça fait fiction parfois mais ça ne gêne pas), le montage est lent mais ce rythme est bien exploité et n'endommage pas le film. Quoique ça aurait pu être un peu plus court quand même.
Ce qui est dingue aussi, c'est que le tournage a eu lieu sur plusieurs années et que l'équipe a pu voir ainsi l'évolution du personnage qui a ainsi perdu sa femme la dernière année du tournage. Mais rien, on n'évoque pas cette scène, on ne joue pas la carte du sentimentalisme, ce qui est une force du film.
Bref, chouette docu qui aurait pu un peu plus court mais qui reste fascinant pour sa simplicité.