Tailleur pour hommes, Fernand cache à son épouse acariâtre et jalouse, elle-même couturière, qu'il vient d'hériter une maison de couture pour dames qu'il entend renflouer et moderniser.
C'est sur un Fernandel en forme et toujours flirtant avec le cabotinage que repose cette comédie forcément un peu sotte de Jean Boyer. Fernandel et Suzy Delair forment un couple de cinéma intéressant et dynamique mais restent soumis, dans leurs invariables chamailleries et scènes de ménage, aux règles du boulevard ou du vaudeville le plus épais, avec notamment ces dialogues et jeux de mots faciles et pesamment spirituels.
La comédie s'articule autour de deux thèmes: les brouilles et invectives conjugales entre Fernand et Adrienne, et la créativité singulière, pour ne pas dire loufoque, de Fernand à la tête de sa nouvelle maison. A travers cet esprit comique pas futé, caractérisé par quelques sous-entendus sur l'orientation sexuelle supposée des couturiers (et pour le cas où les moeurs de certains nous aient échappés, deux d'entre eux portent un nom grec!), Fernandel peut éventuellement surprendre dans un rôle pas si courant pour lui de mari volage et de séducteur invétéré.