L'échec commercial du deuxième film d'Albert Dupontel est l'une des plus grosses anomalies et injustices de l'histoire du cinéma français : là où son Bernie approchera le million d'entrées en salles et, 17 ans plus tard, un autre malade, Robert, en générera plus de deux, le merveilleux Darius n'aura rencontré lui que moins de 200 000 curieux.
Chiffres d'autant plus incompréhensibles que, pour cet hymne fracassant à la création, l'homme qui tente depuis toujours de déloger Bacri de la place de "plus gros râleur du septième art hexagonal" avait mis le paquet, aussi bien en matière de temps que d'argent.
Le résultat est pourtant stupéfiant : bien loin des standards habituels d'un produit bien de chez nous, "Le Créateur" est d'une ambition folle, on pense inévitablement à l'univers d'un Terry Gilliam (1), les trouvailles de mise en scène rivalisant avec une folie scénaristique de tous les instants.
Probablement trop exigeant, trop en avance sur son temps, le revoir aujourd'hui vient en tout cas conforter la seconde hypothèse, ce "Créateur" aurait pu être un nouveau "Don Quichotte", il se contentera de mettre un brillant réalisateur à genoux durant sept longues années.
"Le Créateur" : 2 500 notes / 170 recommandations / 35 critiques
"Bernie" : 13 000 notes / 837 recommandations / 86 critiques
"9 mois ferme" : 14 000 notes / 530 recommandations / 272 critiques
Décidément les chiffrent s'acharnent sur ce grand film alors au lieu de perdre ton temps à lire cette critique inutile, file dans ta chambre le regarder afin de corriger cette regrettable erreur. #TeamCréateur
(1) Son acolyte des Monty Python, Terry Jones, fait d'ailleurs ici une première apparition fort remarquée dans le monde de Dupontel.