Guillermin a eu des moyens confortables pour filmer cette histoire de jeune pilote, d'extraction populaire, qui va se bruler les ailes en voulant devenir un héros de guerre, au milieu de l'aristocratie qui compose les pilotes de la Luftwaffe. Les scènes aériennes sont donc nombreuses, filmées avec du vrai avion dans du vrai ciel, la figuration est très importante, offrant des scènes de tranchée d'une réelle ampleur et, plus largement, la reconstitution a de l'envergure (les rues de Berlin, par exemple). Et dès que Guillermin monte dans l'avion, filme la guerre, il est dans son élément, celui qui lui avait permis de filmer convenablement La Tour Infernale ou King-Kong. Le scènes de combats aériens, même bien filmées, deviennent néanmoins un peu répétitives, et alourdissent un film de toute façon bien trop long.
Mais le vrai problème du film apparait quand Guillermin revient sur le plancher des vaches. Qu'il filme l'histoire d'amour de Peppard et Andress ou le duel entre pilote aristo et pilote populo, il se montre très peu inspiré dans ses choix de mise en scène, de cadrage (quelques gros plans bien balourds par exemple, pour souligner les sentiment des personnages). Il n'est pas aidé par le scénario qui enchaine des scènes sans saveur et des dialogue passe-partout, se montrant dans l'incapacité de générer la moindre tension dramatique ou d'élaborer une psychologie des personnages. Le casting n'est pas non plus vraiment à la hauteur : Peppard n'a pas vraiment les épaules pour endosser le rôle principal et surtout Ursula Andress démontre qu'elle n'est pas une grand actrice.
Le film se clôt sur un final assez raté : il devrait être le point d'orgue du film, mais brille, là aussi, par son absence de tension et d'ampleur.