Cri éraillé

Les membres d'un clan sont décimés par les redoutables chefs de clan Ciel et Terre. Seuls deux frères et leurs fils uniques ont survécu de justesse, mais leur route a été séparée depuis le massacre. Leurs enfants deviennent des jeunes hommes, Dragon, joué par Jackie Chan, et Tung, qu'incarne Austin Wai Tin Chi. L'un est doué mais inconscient, l'autre est flemmard mais imaginatif dans ses inventions pour en faire le moins possible. Tous deux sont les dépositaires du kung-fu de leur clan. Et quand Ciel et Terre apprennent qu'ils restent des membres à trucider, ils vont mesurer leurs arts martiaux à celui des cousins.

Long teng hu yue, de son petit nom hong-kongais, devait être la suite de La Hyène intrépide. Mais Jackie Chan quitte la société de production Lo Wei Motion Picture Company au cours du tournage pour la Golden Harvest, où il fera de très nombreux et très bons films. Le film étant bien avancé, une doublure fut utilisée et des scènes de l'excellent film La Hyène intrépide ont été reprises.

Mais le mal était fait, et le film est boiteux. Le scénario est cliché, les personnages aussi. Les deux méchants sont méchants, point. L'humour est mal employé, il est balourd pour Jackie Chan, mais plus convaincant pour l'ingéniosité dans la flemme du personnage de Tung. Mais vous vous doutez bien de qui a la vedette dans le film.

Et à cause de ce tournage délicat, il y a de gros problèmes dans le montage du film. La scène de la mort du père de Dragon est édifiante, car le personnage avait quitté le lieu avant, mais il se fait pourtant tuer au même endroit quand même. Soulignons aussi la bande-son et les bruitages, suffisamment ratés pour se remarquer malgré eux.

Pour le dire clairement, l'histoire est faible comme le coup de poing d'un bambin.

Mais pour ce qui est des chorégraphies martiales, le film s'en sort bien, même s'il peut piocher dans des scènes d'autres productions. Le film mise avant tout sur les affrontements physiques, mais quand il utilise des effets spéciaux, cela donne lieu à la confrontation lors de l'incendie, très impressionnante visuellement. Une autre scène de combats est à relever, celle contre la fille des mendiants dans l'auberge, pour sa cocasserie dans les mouvements utilisés, la romance taquine qu'utilise Jackie Chan. Et de nombreuses autres scènes d'action qui n'ont pas à rougir, le niveau est bon, les chorégraphies réussies.

L'histoire de vengeance est donc convenue et les problèmes qu'a connu le film se ressentent. Il a un côté bâclé, si on devait mettre de côté les scènes d'action. Car celles-ci élèvent le film, lui évitent la médiocrité. Il faut en être bien conscient en se plongeant dans Le Cri de la hyène (dont je cherche toujours le sens du titre d'ailleurs), film malade, mais avec quelques bons moments de lucidité.