La campagne marketing du film m'avais fait craindre le pire, la tête de Poirot de prime abord ne m'avais pas convaincue, de même que l'accent qui semblait avoir été mis sur l'action au détriment de passages plus intellectuels et verbaux.
Il faut préciser que j'ai lu et adoré le livre d'Agatha Christie bien que la lecture remonte, et j'ai aimé tant les films avec Albert Finney et Peter Ustinov et bien évidemment la série avec David Suchet.
Mais donc, que vaut cette adaptation, déjà dire que si le film n'est à mes yeux pas aussi bon que celui de 1974, il est loin d'être mauvais comme je pouvais le craindre, sympathique même si certains détails me font tiquer.
L'utilisation d'effets visuels numérique ne me gêne pas du tout lors des plans dans les montagnes où nous avons de très belles vues du Simplon-Orient Express, mais il faut dire que la très belle Gare d'Istanbul pique la rétine et me semble superflue.
De même on peut souligner l'usage intelligent et plutôt neuf de ces vues du dessus sur certains plans de wagons, mais si la trouvaille est bonne, elle brise l'enfermement des personnages et l'ambiance de huit-clos qui se développait dans ce train. Il en va de même pour le train s'arrêtant au dessus du ravin, chose inutile et peut utilisée en tant que telle d'ailleurs.
Les prestations des acteurs sont impeccables, de ce côté il n'y a rien à en redire, à l'exception du comte et de la comtesse qu'il ont essayé de rendre plus présent, mais cela passe quelques fois à la limite du sur-jeu pour compenser la maigre présence à l'écran.
Les décors comme les costumes sont magnifiques et retranscrivent bien l'ambiance année 30.
Il est juste dommage de ne pas plus utiliser la métaphore du tribunal américain à 12 jurés pour expliquer le meurtre de Rattchet. Et bon, puisqu'il est question de symbolique, je veux les noms des personnes qui se sont dit que c'était une bonne idée de disposer les suspect comme dans "la Cène" de de Vinci, alors oui c'est joli mais ça perd la simplicité du cadre au détriment de la tension de la révélation dans le salon où chacun sens le regard de l'autre sur lui, cet aspect disparaît totalement et c'est bien dommage.
En sus un film qui utilise de manière intéressante l'offre technique mais qui dessert l'ambiance générale et ne se perdant en scènes d'action superflues ne parvient pas à dépasser la justesse de l'adaptation de 1974.
Je ne le déconseille pas cependant, mais s'il vous a plu et que vous ne connaissez pas sa première adaptation cinématographique, allez là voir ensuite.