J’aime bien Agatha Christie moi. J’en ai lu quelques-uns quand j’étais ado, et j’en garde le souvenir de livres agréables à lire, plutôt bien foutus, avec un Hercule Poirot que Brannagh retranscrit assez bien (en dehors de cette immonde moustache complètement ratée). Le casting avait l’air alléchant aussi. Et puis rien.
Brannagh n’est pas, et ne sera sans doute jamais un bon réalisateur, à 2-3 exceptions près. C’est un dramaturge, un directeur d’acteur né, un émule de Shakespeare qui en a retenu toutes les leçons sauf celle de savoir raconter une histoire. Le Crime de l’Orient-Express est fade car il met une plombe à démarrer, que Brannagh distille beaucoup trop tôt une fausse piste (qui en fait n’en est pas réellement une, mais un peu quand même, mais pas totalement) et se perd après dans une enfilade de clichés, dans une série d’interrogatoires plats et sans fin, et s’enlise, et s’enlise, jusqu’au dénouement final qui n’est en rien anticipable, Poirot ayant compris des choses que le spectateur ne pouvait tout simplement pas savoir – or l’intérêt d’un film à énigmes, c’est de laisser le spectateur jouer aussi.
Et comme rien ne se passe, et comme rien n’est décelable, et que les faux rebondissements à répétitions desservent plus le film qu’autre chose, Le Crime de l’Orient-Express devient lassant, ennuyeux, sans âme ni intérêt. Très largement dispensable.