Le crime de Monsieur Lange

Petit film de Jean Renoir réalisé en 1936 sur des dialogues de Jacques Prévert
Une maison d'édition menée par un escroc minable, genre homme à femmes, Batala (Jules Berry) et une blanchisserie dans le même immeuble avec de jolies jeunes filles et une patronne, Valentine (Florelle) revenue de bien des choses. Au milieu de tout ça, un employé de la maison d'édition, Monsieur Lange, rêveur, distrait, qui écrit des histoires western avec un héros "Arizona Jim".
Et tout ce petit monde fonctionne bon an mal an, jusqu'au jour où …
Jules Berry, séducteur patenté, qui attire les jeunes femmes comme un pot de miel, les mouches et qui passe son temps à tirer de l'argent aux uns, aux autres, le tout avec son sourire mielleux et manipulateur. Mais enfin, qu'est-ce qu'elles lui trouvent à ce vieux machin qui respire la combine et la malhonnêteté ?
Monsieur Lange lui demande un jour "mais qui vous regrettera ?", Batala (Jules Berry) lui rétorque "mais les femmes , voyons, les femmes !"
Valentine , à qui Jules Berry dit "qu'il est un homme à la dérive, lui rétorque : Oh je suis tranquille, un homme à la dérive mais qui peut toujours flotter…
La disparition soudaine de Batala est l'occasion d'une reprise en main de la maison d'édition sous forme d'une coopérative des salariés qui rapidement devient une affaire qui marche très bien. C'est une vision positive et optimiste de la société et des gens du peuple. Et on reconnait bien là l'esprit "front populaire" de Renoir…
C'est un film intéressant qui correspond bien à une époque, celle du front populaire et, je dirais, d'un certain nombre d'illusions. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ?