La caméra vibre pour tout le monde

La vie elle-même, ou du moins telle que nous devrions la voir si nous étions des personnages d'un film, comme celui-ci par exemple, des Arizona Jim.
Toute la tendresse du front populaire, du front solidaire, mais sans une once de mièvrerie; d'ailleurs Jules Berry est là pour nous en garder et nous rappeler combien les méchants sont bons à l'écosystème d'un film et de la vie.

Revu le 10 mai 2016 :
Mozart : sans jamais céder sur la noirceur de la vie quotidienne, ses drames (viol, désir de suicide, tromperie, "filouterie" et le mot est faible, ...), tout est emporté dans une lumière. L'état de grâce, c'est sans doute cela. Cette impression qu'à certains moments de l'existence - et ici de l'existence collective d'un peuple - la tragédie a quitté le ciel des hommes, et qu'il n'y a plus que des petits drames et une comédie qui ne fait mourir salement que les salauds.
La mise en scène annonce La Règle du jeu : profondeurs de champ, mouvements d'appareil liant les étages et les appartements, l'extérieur et l'intérieur. Et chaque acteur fait ce que seul lui peut faire, d'être à la fois dans le jeu et dans la distance que sa personnalité crée dans ce jeu, donnant la sensation d'être absolument irremplaçable. Alors, quoi dire ? Que c'est peut-être le plus beau Renoir... en tout cas, l'égal des plus beaux.