Le crime était donc imparfait, sans quoi la jolie blonde Madame Wendice eût fait par deux fois une victime facile. Pourtant cela faisait longtemps que le sournois et affable Monsieur Wendice préparait le meurtre de son épouse.
La malice dramatique de la pièce de Frederick Knott qu'adapte Hitchcock provient qu'à mi-film, un détail imprévisible contrarie le projet criminel du personnage de Ray Milland mais que celui-ci entrevoit tout de suite le profit qu'il peut en tirer. De cette intrigue à double effet, Hitchcock tire un film de forme théâtrale où le salon des époux Wendice est le presque unique décor du film, un film tout en suspense, évidemment dramatique d'abord -comment margot va échapper à son assassin- puis policier- comment le rusé inspecteur Hubbard démasquera la coupable.
Le suspense ne porte pas tant sur le sort des protagonistes -le titre français est déjà une indication- mais sur le détail qui finira par confondre Wendice. Ray Milland s'impose élégamment dans ce rôle de criminel intelligent et trop présomptueux. Hitchcock parvient, quant à lui, par son art de la mise en scène, à dépasser les conventions du sujet.