« Mange ta soupe sinon le croque mitaine va venir te chercher cette nuit » voilà ce que me disait mon grand-père quand j’étais enfant. Ce malfaisant croque-mitaine était censé être habillé comme un clochard, épouvantail impitoyable, et enlever dans leur lit, les enfants qui n’étaient pas sages. Peut-être les faisait-il rôtir à la broche ?
Le croque-mitaine de mon imaginaire et de mes cauchemars d’enfant ne ressemble en rien à celui présent dans le film de Rob Savage. Je n’en dirai pas plus, à vous d’aller le découvrir sur grand-écran.
Ce film tient le coup justement jusqu’à l’apparition de ce sombre individu. La musique accompagne fort bien l’intrigue, rampe sinueuse et menaçante accompagné de bruits inquiétants. Il laisse nos songes vagabonder dans l’obscurité des placards, sous les lits et autre cave. Les angoisses de la petite fille prises de haut par son père et les spécialistes du comportement deviennent les nôtres. Quel est cet être redoutable qui se cache dans le noir ? Tout est affaire de suggestion.
Le charme ténébreux du film est grandement rompu quand ce monstre nous apparait enfin. Ensuite c’est la grande bataille pour le combattre. Le film vire alors dans une dimension moins flippante. Que demande-t-on à un film d’épouvante ? Qu’il nous épouvante justement. Ici la (mini) terreur ne dure qu’une partie du film. Bref j’ai été déçu, partiellement certes, mais déçu quand même.