Stephen King est une énième fois adapté au cinéma et c'est une nouvelle fois, au mieux anecdotique, au pire catastrophique. C'est ici Rob Savage qui s'attaque à la nouvelle homonyme, parue dans le recueil "Danse macabre" (qui a par ailleurs donné lieu à bon nombre d'adaptations pourries comme "Les Enfants du maïs" et toutes les suites qu'il a engendré, "The Mangler", "La Créature du cimetière" même si d'autres s'en sont mieux sorties comme "Vengeance diabolique", "Cat's Eye" et "Maximum Overdrive") et on sent bien qu'il n'y a pas la matière à faire un film d'une heure et demie ! Presque tout ce que King a sorti a déjà été adapté, que ce soit sous forme de films, de téléfilms, de mini-séries ou encore de séries et lorsqu'on nous sort pas la carte des remakes (comme "Ça" récemment par exemple), on nous sort des vieilles nouvelles du placard. Et c'est ici le cas d'une nouvelle d'une vingtaine de pages, très verbeuse mais très efficace car elle ne se concentre que sur le rendez-vous qu'à le thérapeute avec Lester. Ce passage, dans le film, ne dure que cinq minutes à tout casser et n'est là que pour faire avancer un récit qui s'avère être bourré de clichés du genre. La nouvelle était quant à elle beaucoup plus subtile parce-que déjà Lester était aussi monstrueux que le croque-mitaine (c'est d'ailleurs là qu'on reconnait bien la patte de l'écrivain), ce qui donne plus de fond à l'ensemble, mais surtout la fin est très efficace et très originale. Ici, on reprend finalement juste la figure du croque-mitaine et on utilise la scène chez le psy histoire de dire qu'on a adapté King au cinéma pour surfer une énième fois sur la réputation de l'écrivain. Et c'est ainsi qu'on se retrouve avec un film sans fond qui ne fait qu'aligner les jump-scares dans une histoire déjà-vu mettant en scène des personnages stéréotypés. Et oui, on se retrouve une nouvelle fois dans une famille ayant subi un traumatisme avec la petite fille qui voit des trucs et que personne ne croit, l'adolescente en pleine introspection et se faisant bully à l'école et le père fuyant ses responsabilités. Évidemment que tous ces éléments donnent quelque-chose de très fade, surtout que l'histoire est ultra-prévisible. Pourtant, je suis un grand défenseur du cinéma d'horreur grand public, répudié depuis que le terme "elevated horror" a fait son apparition (c'est encore un autre problème) mais je dois dire que 2023 n'est pas franchement un bon cru pour le genre (et encore, "La Nonne 2" n'est pas encore sorti...). "Le Croque-mitaine" est donc un film oubliable qui ne parvient même pas à être divertissant à force de nous servir des clichés et du déjà-vu.