Le Cuisinier, le Voleur, sa femme et son amant par Colqhoun
Un festival de sons, de couleurs, des personnages fascinants (Michael Gambon en mafioso gargantuesque y est magistral et odieux comme jamais, Helen Mirren dégage un charme glacial, Tim Roth en imbécile est particulièrement détestable tandis que Richard Bohringer est tout à fait réjouissant en cuisinier français), un récit qui oppose les excès de ce criminel à la pureté de la relation entre sa femme et son amant. Le tout est cadré dans des travelling latéraux d'une précision absolue, dans d'impressionnants décors baroques, chargés, aux couleurs oppressantes, accompagné de l'entêtante musique de Michael Nyman.
Un film hypnotisant, parfois dégoûtant (la fuite en camion, le gavage, le final), parfois poétique à en mourir (les deux amants sous la douche improvisée, leurs rencontres amoureuses dans les différents recoins du restaurant) mais surtout plus fascinant que jamais. Une oeuvre qui s'imprime sur la rétine, qui épuise et qui force le respect devant une telle maîtrise dans tous les aspects de sa création.
Peter Greenaway est grand.
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