Lourdeur post-communiste
Pendant 22 ans, la Biélorussie n'a choisi aucun long-métrage pour concourir à l'Oscar du meilleur film en mangue étrangère. Jusqu'à cette année, avec Khrustal, le premier film de Darya Zhuk. Il se...
le 31 déc. 2018
1 j'aime
Je ne connais rien de la Biélorussie, sinon qu’on l’appelle la dernière dictature d’Europe. Mais il n’y a pas besoin de connaître le pays pour comprendre l’histoire : une jeune femme veut quitter une société patriarcale, conservatrice, bornée, elle rêve d’Amérique. Non pas l’Amérique empirique, mais un pays où elle pourrait être libre, s’adonner à sa passion, avoir un peu d’argent.
On la suit dans sa tentative pour obtenir un visa. Une erreur l’amène à débarquer dans un village, Khrustal, dans une famille sur le point de célébrer un mariage. Le contraste est à la fois moral, idéologique et esthétique. Son look détone aussi bien à Minsk qu’à Khrustal, et ses rêves sont incompréhensibles pour les personnes qu’elle rencontre. Il n’y a pas (ou plus) de solidarité entre les habitant.es. Tout le monde est obsédé par la récolte d’un petit profit personnel, la faim guette, on n’a rien sans rien. Mais surtout, c’est une société patriarcale, violente, où une femme libre ne pourrait jamais se sentir bienvenue, ou ne serait-ce qu’en sécurité.
Je crois que n’importe qui ayant passé du temps dans un pays sans imagination peut comprendre la colère d’Evelina. Le film est à la fois mélancolique, et acharné. C’est l’humeur de tous.tes celleux qui doivent s’arracher à leur milieu pour respirer.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Découverts sur Mubi
Créée
le 19 juin 2020
Critique lue 112 fois
1 j'aime
7 commentaires
D'autres avis sur Le Cygne de cristal
Pendant 22 ans, la Biélorussie n'a choisi aucun long-métrage pour concourir à l'Oscar du meilleur film en mangue étrangère. Jusqu'à cette année, avec Khrustal, le premier film de Darya Zhuk. Il se...
le 31 déc. 2018
1 j'aime
L’histoire se déroule à Minsk (Belarus, ex république soviétique, indépendante depuis 1991 et dont le président Alexandre Loukachenko est toujours au pouvoir depuis 1994) en 1996. Vélia (Alina...
Par
le 1 mai 2021
Du même critique
« Fais-le, mon cher Lucilius ». Dès les premiers mots de la correspondance, nous sommes pris.es dans la discussion entre Sénèque et son ami (réel ou fictif) Lucilius, avec qui l’on se...
Par
le 23 juin 2020
6 j'aime
7
La meilleure présentation de ce livre serait probablement d’en lire les deux premières pages, qui vous percutent en pleine face par leur profondeur et la violence qu’elles décrivent. Si le Christ...
Par
le 10 juin 2020
5 j'aime
Ces chroniques à Libération et dans d’autres journaux entre 2013 et 2018, tout en conservant leur unité de forme et de fond, témoignent du flux de la pensée de Preciado. Il est toujours en travail...
Par
le 31 mai 2020
5 j'aime