Il arrive toujours un moment dans le cinéma de Dupieux ou le film ne trouve plus son rythme. Là c'est quasi instantané, le film met 20 longues minutes à démarrer. Tout ce qui se passe avant ce temps pourrait aisément être écourté. A l'origine le scénario de Dupieux se passait dans le désert américain, il dit avoir repris cette idée qui selon lui manquait d'éléments pour faire un film. Si le point de départ de cet homme et de son blouson est bonne, le daim ne propose pas grand-chose d'autre. De plus cet élément n'est pas assez exploité, ni dans la folie du personnage, ni dans l'absurde qui alimente le cinéma de Dupieux. L'homme à la dérive qu'incarne Dujardin est clairement inspiré par Dupieux, même barbe grisonnante, même chemise blanche retroussée aux manches, même postures, et même obsession, filmer. Tout est long et trop lent, des scènes amuses par instants, mais elles sont bien trop esseulées au milieu de ce pas grand-chose. Il y avait là pourtant de quoi faire un film absurde, mais la matière n'est pas suffisamment bien exploitée. Le daim donne la sensation d'une œuvre inaboutie, de quelque chose dont les ambitions ne dépassent pas le stade de la petite idée. Le daim a beau duré une toute petite heure dix sept, à la vue de ce qu'il raconte il semble tout de même bien long.