À l'exception de Steak (que j'adore et que je ne peux plus juger objectivement), je n'ai jamais complètement adhéré au cinéma de Quentin Dupieux : j'aime beaucoup son style et son humour, ses films sont visuellement saisissants, truffés de bonnes idées, avec un art du malaise et de l'absurde toujours très fort, mais les histoires qu'il raconte manquent toujours de cadre (Wrong, Réalité… qui partent complètement en roue libre) ou se regardent le nombril (le quatrième mur brisé avec de gros sabots dans Rubber ou la pirouette de la fin de Au Poste !). Au final, l'absurde est tellement étiré et enflé que plus rien n'a de sens…
À mes yeux, Le Daim est le premier film de Dupieux qui se tient du début à la fin. Plus sobre, mieux écrit (plus sincère peut-être aussi ?), il réussit à entremêler différents tons et à développer un vrai propos tout en conservant son humour et son absurdité.
Jean Dujardin et Adèle Haenel m'ont agréablement surpris (alors que je ne les affectionne pas particulièrement a priori) et, contrairement à ce à quoi je m'attendais, la fin du film a du sens et me semble vraiment intéressante.