Bon, 1ère chose à évacuer : lors de cette avant-première, Mossieur Dupieux a bien voulu signer mon édition collector de Rubber et là, je ne faisais pas le malin, j'étais tremblant (et jouasse)...
Passons sur cet épisode aux accents de "fan de..." (Séverine Ferrer, sors de ce corps !) et revenons au film. On suit les aventures de Georges, quadra désœuvré qui focalise désormais son existence sur sa passion : sa veste en daim. Ou comment, avec un pitch très Dupieu...sin (?), Quentin réussit encore à me surprendre !
Le genre du film est assez difficile à cerner : en préambule, Quentin l'a lui-même définit comme comédie... je ne serais pas aussi catégorique :D Je le qualifierais plutôt de thriller absurde.
Le style un peu à froid m'a rappelé Henry, portrait d'un serial killer ou C'est arrivé près de chez vous (lui-même inspiré par Henry d'ailleurs !) et j'ai également ressenti un petit côté film d'horreur de la fin des 70's, début 80's à la Wes Craven.
Lors du 1er meurtre, hors champs dans un 1er temps (pour finalement le voir de loin, sur une DV), je me disais "ah ouais, forcément, Jean Dujardin ne va pas se mettre à trancher des gorges plein cadre, c'est pas son genre"... Oui, j'ai été bi-classé con ET présomptueux sur ce coup-là ^^. Mention spéciale à la trépanation dans la bagnole... °_°
La maîtrise sur ce film impressionne car il est court, pas très bavard finalement, simple (dans son déroulé, son scénar) mais jamais simpliste : la caractérisation des personnages, les acteurs, les dialogues, tout est mordant, juste, et justement dosé.
Autre chose qui est très bien tournée, c'est toute la partie
schizophrénie. On retrouve un procédé déjà expérimenté sur Gollum (oui, oui, du Seigneur des Anneaux) : au cours du film, les dialogues entre Georges et son blouson sont d'abord en plans fixes, avec toujours les mouvements de lèvres visibles de Dujardin quand il fait "la voix de daim". Puis, progressivement, on part sur du champs / contre-champs entre les 2 protagonistes, pour finalement avoir le blouson qui appelle Georges dans son sommeil (et sans que sa bouche ne semble bouger).
C'est troublant et ça fait son petit effet !
Et la fin est à l'image du reste du film :
abrupte, sèche et sans fioritures. On est reparti et la folie de Georges devient celle de Denise (dont je me demande encore si et à quel moment elle a compris à qui elle avait vraiment à faire).
Le daim est une pépite : Quentin a enlevé toutes les impuretés pour ne conserver que la partie noble et précieuse.