Je connais pas Quentin Dupieux et je découvre ce réalisateur avec Le Daim.
Mais j'ai lu (notamment ici) et entendu des critiques assez divergentes sur ce film, présenté comme « bizarre », « dérangeant », hors des sentiers battus...ce qui n'était pas pour me déplaire, bien au contraire.
Le pitch est simple : Georges (Jean Dujardin), la quarantaine, paumé, ne vit que pour sa veste de daim et rêve d'un monde où il serait le seul à porter un blouson.
Le Daim navigue entre absurdité et malaise.
Ce film est dérangeant, certes, malsain, angoissant mais à travers les paysages et les lieux désertiques, désolés on a l'impression de naviguer dans un total non sens, impression accentuée par les climats et les ambiances mystérieuses et pesantes.
Jean Dujardin, très bon, est insaisissable, on ne sait quasiment rien de son passé et seule sa veste en daim semble le raccrocher encore à notre monde...jusqu'à sa rencontre avec une jeune serveuse (Adèle Haenel).
Certes on pourra dire que l'histoire est un peu légère, que le scénario (peu de dialogues) est un peu faible et minimaliste mais tout ce non dit accentue en fait ce côté mystérieux qui fait le charme du film.
C'est remarquablement filmé, la caméra s'attarde toujours au bon endroit et même les scènes les plus glauques ne tombent pas dans le voyeurisme.
Un film malsain c'est certain mais un film à voir comme une petite séquence d'un monde qui devient (ou qui est déjà) fou et absurde.