Je ne connaissais pas du tout Quentin Dupieux avant de voir ce film. J'avais entendu dire que ses films se basaient sur l'absurde, et c'est en partie ce qui m'a attiré à voir le film. Je ne pourrai pas dire que c'était une publicité mensongère.
J'ai été particulièrement sensible à l'humour totalement décalé, qui ne peut pas ne pas faire sourire tant il est incongru. Tout le long du film on se demande jusqu'où il ira, et s'il se stoppera. Et lorsqu'il franchit toutes les limites, on est à la fois choqués (entendre par "choqués" une surprise doublée d'une sorte de désapprobation) et amusés par la tournure à la fois grave et comique que prennent les événements, avec toujours une petite musique sympathique en fond. Le mélange de ces deux émotions pourtant assez éloignées est très étrange, et néanmoins une expérience intéressante.
On remarquera que tout au long du film, George sera de plus en plus habillé en daim, devenant presque le daim au final. Dupieux accentue ce sentiment par des plans réguliers de daims, qui viennent donner une plus grande importance à l'animal que le simple blouson, en plus de rendre plus percutante la fin du film.
J'ai d'ailleurs été mitigé par la fin. Sans conteste, elle est bien trouvée. Mais (et sans mauvais jeu de mot) elle m'a laissé sur ma faim. Lorsque la conclusion est arrivée, je n'aurais pas été déçu ou ennuyé de voir que ce n'était que la première partie du film. Selon ce que j'ai pu lire, c'est une caractéristique récurrente chez Dupieux. Pourquoi pas, en tout cas j'aime la manière dont il l'amène, avec ce coté transformation qui va jusqu'au bout, et c'est l'essentiel.
Après avoir vu le film, je me suis questionné sur ce que Dupieux pouvait bien vouloir nous raconter. Ça ne peut pas être aussi bête que la simple lecture au premier degré. (encore que ça resterait tout de même très bon, mais une situation aussi absurde sent la métaphore, la deuxième couche de lecture). J'ai lu quelque part qu'il s'agissait d'un film sur la crise de la quarantaine. Je n'ai malheureusement (ou heureusement) jamais eu encore l'occasion d'expérimenter cette crise de la quarantaine.
Qui sait, peut-être que je reverrai ce film quarante années passées, ayant mieux saisi le film, et j'ajouterai un paragraphe à cette critique ?