Un bijou.
L'ambiance, le jeu extraordinaire de Dujardin, que ce soit dans le regard, ou dans les intonations, le scénario qui, bien qu'estimé inexistant pour beaucoup, est terriblement intriguant.
Le jeu de Dujardin, et le changement de voix pour donner vie au blouson nous plonge encore plus dans cette dualité, et on en vient à se dire que le pauvre Georges est manipulé par son Daim, alors qu'il est seul.
La réflexion sur le cinéma est assez intéréssante, bien que peu poussée, mais j'ai l'impression que c'est un film qui est voué à nous laisser réfléchir plus tard.
Qu'est-ce qui a poussé Georges a s'exiler, tout quitter, pour venir acheter un blouson ?
A t'il toujours était obsédé par les blousons ?
Pourquoi se débarrasse t'il du sien au début ?
Est-ce qu'il a cessé d'exister le jour ou sa femme lui a dit ?
J'ai adoré ce sentiment de liberté du film.
Que tout est possible, que l'on ne doit rien juger, et que, on ne doit finalement pas trop s'attacher aux repères que l'on a, car ils ne marchent pas ici.
Et cet humour noir, lancinant, quel bonheur !
Mention spéciale à la séquence du réceptionniste qui fait du bruit dans la nuit, j'ai trouvait ça tordant à retardement, et c'est exactement ce qui me fait rire.
Encore une fois, petit bémol pour la fin, qui laisse le sentiment d'inachevé, et qui explique je pense, la critique majoritaire qui trouve le film pas assez abouti, pas assez travaillé.
Moi il m'a fait la même sensation qu'un court métrage à Gerardmer.
On voit un OVNI pour la premiere fois, sans y être préparé, et avec peu de chances d'avoir plus d'explications sur l'univers, ou sur quoique ce soit à propos du film, mais on restera à jamais coincé avec ce visionnage dans la tête.
Pour moi c'est très très loin d'être une mauvaise expérience, et cela me redonne un peu foi en Dupieux, avec qui j'avais un peu de mal ces derniers temps.
Ceci dit, pour moi le film se plante à un endroit.
Le personnage d'Adèle, monteuse, est selon les propres dires de Dupieux, aussi folle que Dujardin, et on est sensé s'en apercevoir lorsqu'elle regarde les images. Pour moi, il s'agissait seulement d'une monteuse passionnée, prête à tout pour entrer dans le monde du cinéma et surtout influençable et manipulée de par cette envie de réussir.
Lorsqu'elle découvre les images tournées, je vois une fille qui pense voir un tournage de film, donc des effets spéciaux, et non pas quelqu'un qui se réjouit de voir des meurtres.
C'est pour cette raison que la fin m'as semblé expédiée, comme si il manquait 15 min de film, et qu'elle devient folle tout à coup, prête à le suivre n'importe ou.
Bref, un bijou quand même, mais qui tombe malheureusement dans la facilité, alors qu'il tenait de quoi franchement faire un chef d'oeuvre du genre.