Un amour de Nénette.

Un biologiste fervent défenseur de la reproduction artificielle va rencontrer une jeune femme, Nénette, qui veut avoir un enfant, mais sans homme. Mais entre eux vont se briser leurs illusions...

De retour de France, Jean Renoir revient à un univers pictural proche de Une partie de campagne, avec ce travail impressionniste sur la couleur, sur la nature, et il faut avouer que certains plans sont superbes. D'ailleurs, les plans du déjeuner sur l'herbe ne peuvent que faire rappeler ce qu'il a fait des années plus tôt.

Après, le débat sur la reproduction tient une grande place, aussi bien par une émission de télévision qui ouvre le film que par les idées qui en découlent, les gens préférant que la Nature fasse son œuvre. Quant à Nénette, si elle veut avoir un enfant toute seule, c'est sur l'argument imparable de "Les hommes sont des fainéants". Bon, on aurait aimé une justification un peu plus tangible, mais on dirait qu'au fil de l'histoire, ça ne tient plus vraiment, car la jeune femme va commencer à éprouver des sentiments, réciproques, pour ce biologiste.

D'ailleurs, les acteurs sont tous très bons, de Catherine Rouvel (sublime, et bien en chair), à Paul Meurisse et passant par Fernand Sardou ou Jacqueline Morane. C'est aussi un film qui flirte constamment avec la sexualité, que ce soit dans la représentation du corps nu de Rouvel, ou le débat sur la reproduction, en passant par une scène très étrange, où un berger va provoquer une bourrasque au cours du déjeuner sur l"herbe, poussant les convives à dévoiler leurs pulsions premières. En clair, et c'est très fortement suggéré, ça finira en orgie ! J'avoue que je n'ai pas compris le parallèle entre la bourrasque et l'orgie, mais bon...

Après, le film est souvent plombé par un humour un peu maladroit, avec des inserts ou des gags à base de bruitages dignes d'un cartoon qui me semblaient hors de propos, mais c'est à l'image de ce film assez curieux, culotté par moments, mais dont je ne retire pas la sublime qualité plastique, ni la bonne interprétation. C'est sûr que Renoir a fait bien mieux, mais c'est déjà plus réussi que son précédent film, Elena et les hommes.