Au rythme d'une partition free-jazz, Jerzy Skolimowski, pour son quatrième film, braque sa caméra sur le personnage de Marc, jeune garçon-coiffeur passionné et désinvolte, cherchant une Porsche pour une course de voiture par laquelle il est obnubilé.
Il met en scène un jeune homme un peu paumé mais surtout symbole et portrait d'une génération un peu naïve et ancrée dans le système de la société de consommation. Au fil des rencontres et de diverses péripéties, souvent bien amenées d'ailleurs, on le voit, durant ses deux jours, tenter de tout faire pour se procurer une fameuse Porsche, plus ou moins, et souvent moins, dans la légalité.
Et pourtant, malgré un côté parfois déroutant et une sur-interprétation de Jean-Pierre Leaud, Le départ se regarde toujours avec intérêt, sachant créer une ambiance prenante. Plutôt bien rythmé, le montage est dynamique et Jerzy Skolimowski rend ce personnage et ses enjeux intéressants, tout en donnant une dimension pressée, libre, hasardeuse, un peu naïve, étrange et ironique à l'ensemble.
Jerzy Skolimowski fait preuve d'audace et d'inventivité dans sa technique et mise en scène, même si c'est par moments assez confus. La façon dont il filme les bagnoles et la passion de Marc est prenante. Il insiste parfois sur des petits détails faisant la force du film, tout en captant bien Bruxelles et en mettant bien en valeur la belle Catherine Duport. La photographie en noir et blanc est impeccable et colle parfaitement au style mis en place par Skolimowski.
Finalement ce sera un succès critique et dans les festivals, notamment à Berlin, pour Le Départ, où Jerzy Skolomowski capte bien cette jeunesse un peu naïve et désinvolte, de manière parfois presque burlesque, libre et légère, au rythme d'une belle partition free-jazz.