Tati + Godard + Jean-Pierre Léaud + parka + free jazz.
La preuve que les films réagissent en nous les uns contre les autres. Après une série hollywoodienne, voir ce film est comme ouvrir la fenêtre d'une voiture qui roule à toute allure et prendre le vent en pleine face.
C'est jeune, vif, nerveux, émouvant. C'est aussi gamin, agaçant, raté.
Les références aux oncles suscités sont parfois écrasantes. Skolimowski est sous influence et n'a pas encore la personnalité qu'il montrera dans Deep End.
Je n'aime pas toujours Léaud, et là il est de tous les plans, avec une présence documentaire. Mais je n'ai jamais vu personne "subir" une fellation comme lui...
Le free jazz prend un peu trop de place et monte à la tête, mais certains moments sont des bijoux de free montage (la bagarre de rue quand Léaud renverse une moto ou le défilé de maillots de bain).
Et j'y ai retrouvé la scène du miroir qui m'avait tant marqué il y a des années et que je recherchais sans savoir où la trouver (où l'on garde les plans après "coupez").
Donc un film avec de jolis moments, si on a envie de s'y laisser aller.