Le premier Besson, ressemble au dernier Besson. Luc, encore et toujours égal à lui-même. Il a toujours eut du mal à nous raconter une histoire, et ce n’est pas avec son premier film que ça allait s’arranger. Beaucoup d’idées, pas toujours bonnes, d’autres excellentes, Mad Max version mute. No dialogue, no répliques, que des sons d’ambiance. Eric Serra, a put donc développer des nappes de synthé, lisses et enveloppantes, comme il sait le faire. Monde post-apocalyptique, sans femmes( ?), sans héros, sans morale. Plus fort que Mad Max, car réellement anxiogène. Sans ville, sans figurants. Quelques acteurs, quelques scènes très fortes. Peu d’acteurs, à part Jean Bouise ou Jean Reno. Ou alors mauvaise direction d’acteurs, mais c’est Luc, il est comme ça. Narration scolaire, acteurs mauvais, mais il fonctionne comme ça. Et comme ça fonctionne, il aura du mal à changer. Reste le tour de force du film catastrophe, fait avec trois fois rien.
Reno joue un cyclope, face à lui un acteur maigrichon jour Ulysse. Pas crédible.
Le style BD qu’on reproche souvent à Luc, privilégier le visuel à l’action, fonctionne à minima, ici. Il ose un film original sur la fin du monde, en noir et blanc, en voix OFF. Un divertissement pour adultes, sans cause. Quelques fulgurances, comme la pluie de … (no spolier), ou la pluie d’homme-grenouille, (spoiler à la Paul Thomas Anderson), des grenouille tombent, en effet, mais pas dans le même film.
Chez Luc, on n’est pas là pour une réflexion poussée, on est là pour une balade dans son univers qui vaut ce qu’il vaut, et qui a son public. Une balade dans l’inconnu, et dans le vide conceptuel des années 80. Si tu prends ton pied, ça suffit à son bonheur, Luc. Ok, Luc !
Quand l’esthétique publicitaire rencontre un amoureux du cinéma américain, cela donne le premier Besson. Il n’a pas changé, mais a refait la même chose avec plus de moyens.