Le Dernier des fous par Ajual
Force est de reconnaître qu'il y avait de l'idée dans cette séance de mise à mort où une famille en déclin se débat contre sa propre action mortifère. Mais trop de désespoir tue le désespoir. Au lieu d'entraîner le spectateur dans une tension éprouvante et un certain malaise, Achard ne fait que le rendre imperméable à ce trop plein de tragique. Après un prémisse plutôt satisfaisant, le film s'enfonce donc lentement mais irrémédiablement dans l'exagération, si bien que la chute qui se voudrait percutante ne semble en réalité qu'une mauvaise farce pseudo-inspirée dont on ne retient rien, si ce n'est la sensation d'avoir été joué par son auteur.
Le dernier des fous reste pour moi le parfait exemple d'un cinéma français méconnu du grand public - mais encensé par la critique - qui se veut intellectuel et maîtrisé quand il n'est qu'une promesse lentement avortée.
Ou l'art de faire un long chiant là où on aurait dû se contenter d'un court déjà satisfaisant.
Ah orgueil, arrogance et vanité...