Dernier film avec John Wayne, j’en connaissais à peu près le pitch. Déjà le film après son générique montre une séquence de scènes d’autres films avec l’acteur. Et en voix-off, Wayne qui monologue sur la dureté de son personnage. On le voit dézinguer un type qui le braque en plein désert. L’acteur avait 69 ans. Le visage marqué, ayant une barbichette, il se rend dans une petite ville, chez un médecin incarné par James Stewart, cheveux blancs (il avait 68 ans) qui lui annonce qu’il a un cancer et n’ayant plus que quelques temps à vivre, le conseillant de se rendre à une maison d’hôtes dirigée par une femme.
Ce qu’il fait et se fait accueillir par un ado, déjà croisé peu avant, incarné par Ron Howard. Sa mère, incarnée par Lauren Bacall (bah oui, ce film se fout pas de la gueule du monde pour le casting) dirige la maison et veillera, dans des rapports parfois tendus, sur Wayne (son personnage est un double de fiction, symbiose de ceux qu’il a tant interprétés).
Le film se déroule sur exactement huit jours. Les huit derniers jours du perso de Wayne.
Et l’acteur, très émouvant, aussi malade – alors en pleine rémission d’un cancer, ayant différents soucis de santé – se fait sobre : il sait que c’est son dernier tour de piste. Pour son personnage aussi.
De fait « Le dernier des géants » n’a presque aucune intrigue, étant une suite de scènes qui pourraient presque se voir dans un autre ordre (à l’exception du début et de la fin du film), si ce n’est pour suivre les évolutions entre les personnages, surtout entre Wayne et Howard.
Par moments, le visionnage de ce film sera assez douloureux car le perso de Wayne est condamné par un cancer, il le sait et le médecin lui décrit exactement les souffrances qu’il pourrait endurer au fur et à mesurer que son état empirera. Le film est très cru concernant la maladie et ne déroule presque en huis-clos : dans cette maison où le perso de Wayne reçoit la plupart des temps des visites qu’il ne désire pas (un journaliste, une de ses ex, etc.) qu’il renvoie à coup d’injures ou de coup de pied aux fesses.
Car tout le monde semble avoir un intérêt dans son décès.
L’émotion sincère du jeu de John Wayne et en sachant qu’il décédera trois ans après le tournage, se dire, me répéter que c’est Son dernier film, que c’est la fin de quelque chose, comme le dernier épisode d’une série télé. Car Wayne incarne peu ou prou le même personnage dans une grande partie de ses films, en tout cas, dans ceux que j’ai vu avec lui (une quinzaine de titres). Cela devient plus réel et on connaît la fin presque évidente, car non le perso de Wayne mourra à sa façon : donc sûrement Pas dans un état de souffrance horrible.
Mais dignement, car la dignité, comme il le dit, c’est tout qu’un homme possède. Tout ce qu’il lui reste. Le film pour ses 98 minutes se tient bien et derrière la caméra : Don Siegel s’il vous plaît, le réalisateur de « L’inspecteur Harry » sait et où filmer, il utilise même la caméra portée pour suivre John Wayne et James Stewart traverser un couloir et faire des plans iconiques.
John Wayne / son personnage sait que c’est la fin, il est de temps de passer la relève : ici à Ron Howard (qu’il admirait et réciproquement). J’ai fini le film les larmes aux yeux.