Le Dernier Empereur par Gérard Rocher La Fête de l'Art

En 1908 en Chine, un petit prince de trois ans Pu Yi est séparé de sa mère pour s'asseoir sur le trône de l'Empire. Durant seize ans, adulé et demi-dieu, il restera cloîtré dans la "Cité Interdite", tenu à l'écart de la vie et des évènements extérieurs. Sommé de quitter cet endroit, il va ensuite mener une vie dissolue. Sous la protection des autorités japonaises, il devient Empereur de Mandchourie. C'est alors qu'il est fait prisonnier à 43 ans par les Russes et rendu aux chinois. Il sera interné pendant dix ans dans un camp de rééducation. Il en ressortira diminué, misérable et anonyme, lui qui fut un demi-dieu.


Bien sûr, ce film nous retrace un fait historique de manière assez émouvante et documentée. En effet, les évènements de l'époque sont ici exposés de manière simple et, efficace, ce qui à l'avantage de laisser une large place à l'observation du personnage que fut Pu Yi, mais également aux causes qui sont la cause de l'échec de son règne et de sa vie.


Cette œuvre démontre parfaitement bien cette existence pénible pour le petit empereur littéralement étouffé, manipulé par les dignitaires de la cité interdite. En alternance, le film nous relate les évènements extérieurs, les tractations entre la Chine et le Japon dominateur. Par cette réalisation, on perçoit fort bien le décalage de plus en plus grand entre un Empereur "prisonnier" et l'évolution de plus en plus rapide du monde extérieur. La dernière partie de l'œuvre nous montre un Pu Yi pitoyable désemparé et abusé, regrettant sa vie, les dégâts qu'il aura causé autour de lui, notamment à son épouse l'impératrice, par ignorance. A la fin de sa vie, le vieillard revient anonymement visiter la cité interdite et s'assoira une dernière fois sur le trône. Peu de temps après, il disparaîtra pour toujours. Cette scène est splendide et émouvante. Bernardo Bertolucci nous l'offre avec beaucoup de retenue et de pudeur.


Le réalisateur a fort bien décrit avec précision et lyrisme le climat et les rites parfois intrigants qui rythmaient la vie de la cité interdite. Les scènes y faisant référence sont splendides.


Ce film n'est pas seulement une épopée à grande mise en scène, c'est un vrai morceau d'histoire et de civilisation que l'on nous décrit.


Ce film a obtenu :

- 9 Oscar en 1988.
- César du meilleur film étranger en 1988.


Bande originale du film :
http://www.youtube.com/watch?v=q-ksfFQ6D-k

Grard-Rocher
9
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Créée

le 26 janv. 2014

Modifiée

le 8 mai 2013

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